Recrudescence des tueries de chiens errants à la suite du décès d’un homme par morsure

Ce tragique accident, survenu le 30 janvier, pose à nouveau la question de la gestion des chiens errants dans un pays qui s’efforce depuis de nombreuses années de les supprimer en les capturant et en les tuant massivement.

On ne répétera jamais assez que tuer les chiens errants ne permet ni de réduire durablement leur nombre, ni de prévenir les risques sanitaires liés aux morsures. Aucun pays n’a réussi à résoudre ses problèmes de surpopulation animale en éliminant les animaux errants.

La stérilisation de masse est la seule solution qui permette de stabiliser et de réduire durablement le nombre des animaux errants. Par ailleurs, alors que la Roumanie invoque généralement des raisons sanitaires pour justifier sa politique d’extermination, il convient de souligner que la vaccination - préconisée par l’OMS elle-même - est la meilleure prévention contre le risque de transmission de maladies comme la rage. Depuis de nombreuses années les autorités roumaines engloutissent des fortunes dans l’inoculation de vaccins humains anti-rabiques, alors que cet argent aurait pu être utilisé pour vacciner les chiens eux-mêmes, et ainsi supprimer, ou tout du moins fortement diminuer, les risques de contamination pour les humains.

En outre, il est peut être bon de dire que terroriser, affamer, maltraiter, voire torturer les chiens errants conduit à les rendre plus agressifs, et peut malheureusement provoquer des drames. Les chiens errants ne sont généralement pas dangereux dans les zones urbaines car ils sont sociabilisés. La plupart sont inoffensifs si ils ne sont pas agressés eux-mêmes.

De nombreux pays balkaniques comme la Grèce, vivent avec une population importante de chiens errants, qui ne représentent pas une menace pour la population humaine. La Grèce, après de nombreuses années d’inertie, a voté une loi en 2003 pour gérer humainement, par la mise en place de programmes de stérilisation et de vaccination, sa population de chiens errants. La Bulgarie a également fait stériliser sa population de chiens errants, en collaboration avec la fondation Bardot. L’Inde elle-même a mis en place de tels programmes.

La Roumanie, dont la politique actuelle d’extermination a montré au cours de toutes ces années qu’elle est un échec, devrait s’inspirer de ces exemples pour envisager une autre politique, plus humaine et plus efficace, de gestion des animaux errants.